Conservation par inertage au CO2 : effets favorables à la préservation de la Qualité.
Préservation de la capacité germinative des semences dans la durée
La privation d’oxygène entraînée par la mise sous vide partiel ou le remplacement de l’air dans les enceintes hermétiques par le diazote, du CO2 ou un mélange des deux gaz inertes, a pour effet de prolonger la longévité (la viabilité) des semences. De nombreuses publications d’études sur la conservation longue durée d’oléagineux ou de protéagineux (comme le soja) ont montré qu’il y avait un avantage significatif à conserver sous atmosphère à oxygène raréfié, soit sous vide, soit en remplaçant l’air par les gaz inertes, même partiellement.
Si en plus de la raréfaction de l’oxygène, on ajoute du dioxyde de carbone (CO2), l’effet bénéfique est encore plus marqué, et ce, quelle que soit la teneur résiduelle en oxygène, pourvu que la teneur en CO2 soit supérieure ou égale à 50%.
Réduction des besoins de refroidissement des stocks de semences
Le stockage hermétique des grains et graines dans le cas où les produits sont parfaitement sains ne risquent pas d’altération durant la conservation à long terme si la teneur en eau « de sécurité » et la température de l’entrepôt de stockage est conforme aux bonnes pratiques (cf. supra). Dans ces conditions, les céréales et les légumineuses peuvent être stockées sans risque sans avoir à les refroidir à des températures inférieures au seuil thermique de développement des charançons. Cela peut conduire à des économies d’énergie pour alimenter les systèmes de refroidissement ou pour éviter de stocker en permanence en chambre froide. Mais, les bâtiments de stockage doivent être particulièrement bien isolés et/ou ventilables (la nuit) pour écrêter les températures élevées en saison d’été et au début de l’automne (pour que la moyenne journalière ne dépasse pas 22°C).
Autres effets (sur les microorganismes et d’autres critères qualitatifs)
Pour voir une diminution de la population de moisissures de stockage sous atmosphère modifiée par les gaz inertes, encore faudrait-il que des moisissures soient susceptibles de germer et de croître sur les grains. Or, quand on applique les bonnes pratiques de conservation sans risque, à température et teneur en eau inférieure au seuil critique du risque d’altération, les spores de moisissures ne peuvent pas germer et encore moins former un mycélium : sur les graines sèches, il n’y a pas de moisissure car il n’y a pas d’eau « libre » disponible. Mais dans les enceintes métalliques où il peut parfois se produire des condensations en certains endroits, l’inertage peut limiter la vitesse de développement des moisissures si les conditions de leur prolifération sont réunies.
Bénéfices de la conservation hermétique ou sous gaz inerte
Le principal avantage de la conservation des grains et graines en enceinte hermétique sous vide et/ou sous gaz inerte est de s’affranchir de toute utilisation d’insecticide traditionnel, à résidus persistants. Sous vide ou sous gaz inerte, les populations d’insectes sont incapables de se reproduire et de survivre sur la durée.
D’autres bénéfices substantiels de la conservation sous vide ou sous gaz inerte ont été validés par de nombreux travaux de recherche, partout dans le monde :
La préservation d’un niveau élevé de pouvoir germinatif des semences ou des céréales destinées à germer (orge et blé de brasserie, par ex.) ;
La limitation de la baisse de la vigueur germinative (l’index de germination, GI) des semences et de l’orge de brasserie en particulier au terme de stockages de longue durée ;
La possibilité de conserver des grains à teneur en eau un peu supérieure à la norme commerciale sur de courtes périodes en réalisant des économies de séchage ;
La possibilité de conserver les grains sans risque d’infestation ou de perte de qualité technologique à des températures de 20-22°C (sans besoin de refroidissement à des températures plus basses)
La réduction des phénomènes de respiration des grains en privant d’oxygène les moisissures susceptibles de se développer à teneur en eau au seuil critique
La réduction de l’oxydation des lipides dans les oléagineux et la stabilisation de l’indice d’acidité de l’huile.